Assurance-vie et succession : le guide pratique pour transmettre malin

L’assurance-vie permet de transmettre son patrimoine avec souplesse et avantages fiscaux. Découvrez ses règles, ses atouts et les pièges à éviter.
Clément Renault
Clément Renault
Mis à jour le

23/9/25

Construire son patrimoine immobilier
  • L’assurance-vie permet une transmission hors succession, sauf en cas de primes manifestement exagérées par rapport au patrimoine du souscripteur.
  • Pour les versements réalisés avant 70 ans, chaque bénéficiaire bénéficie d’un abattement de 152 500 €, au-delà duquel s’applique une taxation spécifique de 20 %, puis 31,25 %.
  • Pour les versements effectués après 70 ans, l’abattement est limité à 30 500 € global, le surplus étant soumis aux droits de succession classiques, tandis que les intérêts et plus-values restent exonérés.
  • Le conjoint survivant et le partenaire de PACS sont totalement exonérés de droits, quel que soit le capital transmis et l’âge auquel les primes ont été versées.
  • La transmission repose sur la clause bénéficiaire, dont la rédaction doit être précise et régulièrement mise à jour pour éviter toute contestation ou mauvaise répartition.

illustration

Découvrir nos SCPI

Commencer

L’assurance-vie est à la fois un produit d’épargne et un outil puissant de transmission patrimoniale. Mais ses règles successorales sont parfois mal comprises, ce qui entraîne des erreurs de stratégie (versements trop tardifs, clauses mal rédigées, choix de bénéficiaires flous…).

Nous allons détailler le fonctionnement de l’assurance-vie en matière de succession : clause bénéficiaire, fiscalité, avantages, pièges à éviter et cas pratiques. L’objectif est de vous donner une vision claire et pratique, pour sécuriser vos proches et optimiser la transmission de votre patrimoine.

Pourquoi l’assurance-vie est au cœur de la succession ?

Un outil d’épargne et de transmission

L’assurance-vie n’est pas seulement un produit d’épargne, c’est aussi un outil de transmission patrimoniale puissant. Contrairement à une succession classique, qui peut être longue et coûteuse, l’assurance-vie permet de transmettre des fonds rapidement à des bénéficiaires désignés. En cas de décès, les sommes sont versées directement aux bénéficiaires, sans passer par la succession. Cela réduit les frais de notaire et les délais de traitement, facilitant la gestion du patrimoine. Par exemple, si vous souscrivez une assurance-vie pour vos enfants, ils pourront bénéficier des fonds sans attendre la liquidation de la succession, souvent complexe et longue.

De plus, l'assurance-vie offre des avantages fiscaux considérables, comme un abattement spécifique sur les sommes transmises. Elle permet ainsi de réduire les frais de succession, rendant la transmission de votre patrimoine plus efficace et avantageuse.

Critère Succession classique Assurance-vie
Transmission Par héritiers légaux Directe aux bénéficiaires désignés
Frais Frais de notaire, droits de succession Abattement, fiscalité allégée
Délai Long Rapide

Distinction entre assurance-vie et succession classique

L'assurance-vie se distingue clairement de la succession classique, où les biens sont partagés selon des règles légales. Contrairement à une succession où les héritiers doivent accepter ou refuser l’héritage, l’assurance-vie permet de désigner librement ses bénéficiaires. Par exemple, vous pouvez choisir de léguer une partie de votre patrimoine à un enfant tout en excluant l'autre. Un autre avantage : les sommes reçues par les bénéficiaires sont souvent soumises à une fiscalité avantageuse, bien inférieure à celle d'une succession classique.


Le principe de la clause bénéficiaire en assurance-vie

Définition et rôle dans la transmission

La clause bénéficiaire est l’élément clé qui définit à qui revient le capital en cas de décès de l’assuré. Elle permet de transmettre des fonds directement à des personnes spécifiques, selon les souhaits du souscripteur. 

Cette clause peut désigner un ou plusieurs bénéficiaires, et la transmission se fait en dehors de la succession classique, ce qui simplifie le processus et réduit les frais associés à la succession. Par exemple, si vous souhaitez transmettre une somme à vos enfants, vous pouvez les désigner spécifiquement dans la clause bénéficiaire de votre contrat d'assurance-vie, ce qui garantit qu'ils bénéficieront de la somme sans qu’il y ait de conflits avec d'autres héritiers.

Critère Succession classique Clause bénéficiaire
Transmission Partage entre héritiers légaux Transmission directe aux bénéficiaires désignés
Frais Droits de succession Soumis à des abattements et fiscalité allégée
Délai Long Rapide, sans passage par la succession

Types de clauses : standard, démembrée, à options multiples

Il existe plusieurs types de clauses bénéficiaires, chacune adaptée à des objectifs patrimoniaux spécifiques :

Type de clause Description Exemple
Clause standard Désignation d’un ou plusieurs bénéficiaires simples. « Mon épouse, mes enfants à parts égales »
Clause démembrée La somme est partagée entre un usufruitier (qui bénéficie des revenus) et un nu-propriétaire (qui détient la propriété). L’usufruit du capital pour le conjoint, nue-propriété pour les enfants
Clause à options multiples Permet d’ajouter des options de répartition, avec des parts fixes ou variables pour chaque bénéficiaire. « 50 % pour mon conjoint, 25 % pour chaque enfant »

Erreurs fréquentes à éviter

Lors de la rédaction de la clause bénéficiaire, plusieurs erreurs peuvent compromettre l’efficacité de la transmission. Voici les erreurs à éviter :

  • Clauses floues : Des clauses trop vagues peuvent être sujettes à interprétation et entraîner des litiges. Par exemple, « mes proches » est une clause floue et peut créer des confusions.
  • Primes manifestement exagérées : Si vous souscrivez un contrat avec des primes trop élevées par rapport à votre patrimoine, cela peut être perçu comme une tentative d’évasion fiscale et entraîner une remise en cause de la clause par les héritiers.
  • Oublier les bénéficiaires : Si la clause bénéficiaire n’est pas mise à jour régulièrement (ex. : après un divorce ou un décès), les anciens bénéficiaires peuvent être désignés, ce qui peut poser problème.

Fiscalité de l’assurance-vie en cas de succession

Avant 70 ans : abattement de 152 500 € par bénéficiaire + taxation spécifique

Les versements effectués avant 70 ans bénéficient d’un régime fiscal particulièrement avantageux. Chaque bénéficiaire dispose d’un abattement de 152 500 € sur les capitaux reçus.

Au-delà, une taxation spécifique s’applique :

  • 20 % sur la part comprise entre 152 500 € et 700 000 € par bénéficiaire,
  • 31,25 % au-delà de 700 000 €.

Exemple pratique : un parent laisse 500 000 € à un enfant via assurance-vie. Sur cette somme, 152 500 € sont exonérés. Les 347 500 € restants sont taxés à 20 %, soit 69 500 € d’impôt.

Après 70 ans : abattement global de 30 500 € + barème successoral

Les versements réalisés après 70 ans bénéficient d’un abattement global de 30 500 € (partagé entre tous les bénéficiaires). Contrairement aux versements avant 70 ans, il n’existe pas de taxation spécifique à 20 % ou 31,25 %.

Au-delà de l’abattement, le capital transmis est réintégré dans la succession et soumis au barème classique des droits de succession. Bonne nouvelle : les intérêts et plus-values restent exonérés.

Exemple pratique : une personne verse 100 000 € après 70 ans. Ses deux enfants bénéficient d’un abattement global de 30 500 €. Le solde (69 500 €) est intégré dans la succession et taxé selon le barème classique des héritiers en ligne directe (jusqu’à 45 %).

Cas particuliers : conjoint et partenaire de PACS

Le conjoint survivant et le partenaire de PACS bénéficient d’un régime d’exonération totale. Ils ne paient aucun droit de succession sur les sommes reçues, peu importe le montant et l’âge auquel les versements ont été effectués. Cette disposition fait de l’assurance-vie un outil particulièrement intéressant pour protéger son conjoint en cas de décès.

Exemple pratique : un couple marié, l’un verse 400 000 € sur son assurance-vie au profit de son conjoint. Même après 70 ans, le conjoint recevra la totalité du capital sans aucune fiscalité.

Les avantages patrimoniaux de l’assurance-vie dans la succession

Transmission hors succession (sauf primes manifestement exagérées)

L’assurance-vie présente un atout majeur : les capitaux transmis aux bénéficiaires ne font pas partie de la succession. Ils sont donc exclus du partage légal entre héritiers et sont versés directement aux bénéficiaires désignés. Cela permet de transmettre librement une partie de son patrimoine, en contournant les règles de réserve héréditaire, sauf si les primes versées sont jugées manifestement exagérées (c’est-à-dire disproportionnées par rapport au patrimoine du souscripteur).

Exemple pratique : une personne disposant d’un patrimoine de 500 000 € place 100 000 € en assurance-vie au profit d’un ami. Ces 100 000 € seront transmis directement, sans passer par la succession, sauf contestation des héritiers s’ils estiment que la somme était excessive.

Souplesse dans la désignation des bénéficiaires

Contrairement à une succession classique qui obéit à la loi, l’assurance-vie offre une souplesse exceptionnelle. Le souscripteur peut désigner librement ses bénéficiaires : enfants, conjoint, petits-enfants, amis ou même une association. Il peut aussi moduler la répartition (par pourcentage ou par somme fixe).

Exemple pratique : un assuré peut écrire « 60 % pour Marie Dupont, née le 12/03/1980 à Paris ; 20 % pour Paul Martin, né le 05/06/1982 à Lyon ; 20 % pour Sophie Leroy, née le 20/07/1990 à Marseille ». Cette liberté permet d’adapter la transmission à ses volontés personnelles, sans rigidité.

Optimisation intergénérationnelle (petits-enfants, etc.)

L’assurance-vie est aussi un outil d’optimisation intergénérationnelle. Elle permet de transmettre directement à ses petits-enfants, sans passer par les enfants, et de profiter des abattements fiscaux pour chaque bénéficiaire. Cette stratégie allège la charge fiscale globale sur le patrimoine transmis.

Exemple pratique : un grand-parent souscrit un contrat au profit de ses trois petits-enfants. Chacun bénéficiera d’un abattement de 152 500 € (si versements avant 70 ans), soit 457 500 € potentiellement transmis sans impôt. Une transmission classique aurait entraîné un passage par les enfants puis une nouvelle imposition lors de la transmission aux petits-enfants.

Les limites et pièges à éviter sur la clause bénéficiaire

Risque de primes exagérées contestées par les héritiers

Si les versements effectués sur un contrat d’assurance-vie sont jugés manifestement exagérés par rapport au patrimoine ou aux revenus de l’assuré, les héritiers peuvent demander à ce qu’ils soient réintégrés dans la succession. Les juges apprécient cette notion au cas par cas, en fonction de l’âge du souscripteur, du montant versé, de son patrimoine global et de son utilité.

Exemple pratique : une personne de 85 ans disposant de 100 000 € de patrimoine place 90 000 € sur une assurance-vie au profit d’un ami. Les héritiers peuvent contester en estimant que la prime est disproportionnée et qu’elle lèse leurs droits.

Importance de la rédaction précise de la clause

Une clause bénéficiaire mal rédigée peut rendre le contrat inapplicable ou source de litiges. Les formules vagues comme « mes enfants » ou « mes héritiers » peuvent être interprétées différemment, notamment en cas de familles recomposées. Il est donc conseillé d’indiquer l’identité complète des bénéficiaires (nom, prénom, date et lieu de naissance) et de mettre régulièrement la clause à jour.

Exemple pratique : un assuré divorce et se remarie. S’il n’actualise pas sa clause, son ex-conjoint reste bénéficiaire, ce qui peut être contraire à ses intentions.

Les erreurs de stratégie (exemple : tout placer après 70 ans)

Une erreur fréquente consiste à concentrer la totalité de ses versements après 70 ans. Dans ce cas, les avantages fiscaux de l’assurance-vie sont très réduits. En effet, les bénéficiaires profitent seulement d’un abattement global de 30 500 € sur les primes versées. Au-delà de ce seuil, les primes excédentaires sont réintégrées dans l’actif successoral et soumises aux droits de succession classiques. En revanche, les produits du contrat (intérêts et plus-values) restent totalement exonérés d’impôt, ce qui conserve un intérêt patrimonial.

Exemple pratique : une personne verse 200 000 € à 72 ans au profit de ses deux enfants.

  • Les premiers 30 500 € sont exonérés.
  • Les 169 500 € restants sont soumis aux droits de succession selon le barème en vigueur.
  • Si le contrat a généré 30 000 € d’intérêts, ceux-ci sont transmis intégralement aux bénéficiaires hors succession et sans fiscalité.

Cet exemple montre qu’un versement avant 70 ans reste beaucoup plus avantageux fiscalement (152 500 € d’abattement par bénéficiaire), mais qu’après 70 ans, il peut encore être pertinent si l’objectif est de capitaliser des produits exonérés pour ses héritiers.

Cas pratiques de transmission via l’assurance-vie

Transmission à ses enfants

L’assurance-vie est l’un des outils les plus utilisés pour transmettre un patrimoine à ses enfants. Grâce à l’abattement de 152 500 € par enfant (sur les primes versées avant 70 ans), il est possible de transmettre des montants significatifs sans fiscalité. Cela permet d’aider ses enfants financièrement, tout en optimisant la succession.

Exemple pratique : un parent ouvre deux contrats d’assurance-vie au profit de ses deux enfants. Chacun reçoit 200 000 €. Les premiers 152 500 € sont exonérés, et seuls 47 500 € par enfant sont taxés à 20 %, soit 9 500 € environ. Sans assurance-vie, la fiscalité successorale aurait été beaucoup plus lourde.

Transmission à son conjoint

Le conjoint (ou partenaire de PACS) bénéficie d’une exonération totale sur les capitaux issus de l’assurance-vie, quel que soit l’âge des versements ou leur montant. L’assurance-vie est donc un outil privilégié pour protéger son conjoint survivant.

Exemple pratique : un assuré décède en laissant 400 000 € sur son contrat au bénéfice de son épouse, précisée avec son identité complète. Elle reçoit la totalité du capital sans droits de succession. Ce mécanisme permet d’assurer un maintien du niveau de vie du conjoint survivant.

Transmission à un tiers (amis, associations, etc.)

L’un des grands avantages de l’assurance-vie est de pouvoir désigner librement ses bénéficiaires, y compris en dehors du cercle familial. Cela permet de transmettre un capital à un ami proche, à un partenaire non marié, ou à une association.

Exemple pratique : une personne souhaite léguer 50 000 € à une association caritative. Elle l’inscrit comme bénéficiaire de son contrat (« Association Les Restos du Cœur – SIREN 312 942 615 »). La somme sera transmise directement à l’association, en dehors de la succession, avec une fiscalité favorable.

Exemple d’optimisation via plusieurs contrats

Souscrire plusieurs contrats d’assurance-vie n’augmente pas les abattements fiscaux, car ceux-ci sont liés aux bénéficiaires (152 500 € chacun avant 70 ans) et non au nombre de contrats. En revanche, cette stratégie offre deux avantages majeurs : la souplesse de gestion et la sécurité accrue.

  • Souplesse : avoir plusieurs contrats permet d’adapter la stratégie d’investissement selon les bénéficiaires (ex. : fonds euros pour un petit-enfant mineur, unités de compte pour un adulte), et de simplifier la transmission (un contrat dédié à chaque bénéficiaire évite les partages complexes). Cela facilite aussi les mises à jour de clauses en cas de changement familial (mariage, divorce, naissance…).
  • Sécurité : grâce au Fonds de Garantie des Assurances de Personnes (FGAP), chaque assuré est couvert jusqu’à 70 000 € par assureur en cas de faillite. Répartir ses contrats entre plusieurs compagnies permet donc de multiplier la couverture.

Exemple pratique : un grand-parent dispose de 300 000 € à transmettre à ses deux petits-enfants.

  • Scénario 1 – Un seul contrat chez un assureur unique
    • Il désigne les deux bénéficiaires sur un seul contrat de 300 000 €.
    • Fiscalement, chacun profite de 152 500 € d’abattement (donc transmission quasi exonérée).
    • En revanche, en cas de faillite de l’assureur, seuls 70 000 € seraient couverts par le FGAP.
    • Le partage peut être un peu plus complexe, car il faut appliquer une clé de répartition sur un contrat unique.
  • Scénario 2 – Deux contrats chez deux assureurs différents
    • Il ouvre un contrat de 150 000 € chez l’assureur A au profit du premier petit-enfant, et un contrat de 150 000 € chez l’assureur B au profit du second.
    • Fiscalement, le résultat est identique : chaque petit-enfant bénéficie de son abattement de 152 500 €, transmission nette d’impôt.
    • Mais cette répartition apporte plus de souplesse (chaque bénéficiaire a son contrat dédié, sans partage à gérer) et plus de sécurité (chaque assureur garantit 70 000 € via le FGAP, soit 140 000 € couverts au total).

Résultat : fiscalement, les deux scénarios sont équivalents. Mais en diversifiant les contrats, on gagne en lisibilité, flexibilité et protection du capital.

Optimiser sa succession avec une stratégie globale

Diversifier entre assurance-vie, donations et autres dispositifs

L’assurance-vie est un outil puissant, mais elle ne doit pas être l’unique solution pour préparer une succession. Une bonne stratégie combine différents leviers : assurance-vie, donations, démembrement de propriété, testament, etc.. Cette diversification permet d’optimiser la fiscalité et de mieux adapter la transmission aux besoins de la famille.

Exemple pratique : un couple avec deux enfants peut transmettre une partie de son patrimoine par donations de son vivant (abattement de 100 000 € par enfant tous les 15 ans) et compléter par des contrats d’assurance-vie (abattement de 152 500 € par bénéficiaire avant 70 ans). Cela réduit considérablement la fiscalité tout en répartissant équitablement le patrimoine.

Rôle du conseiller en gestion de patrimoine

Les règles successorales et fiscales étant complexes, il peut être utile de se faire accompagner par un professionnel qualifié ou une plateforme spécialisée. L’objectif n’est pas seulement de choisir un contrat d’assurance-vie, mais de bâtir une stratégie patrimoniale globale, adaptée à la situation familiale et au patrimoine détenu.

Exemple pratique : un couple détient un patrimoine diversifié,

  • 400 000 € en assurance-vie, répartis entre plusieurs bénéficiaires pour profiter des abattements de 152 500 € avant 70 ans.
  • Un parc immobilier logé dans une SCI à l’IS (soumise à l’impôt sur les sociétés), valorisé à 600 000 €.

Un conseiller compétent peut recommander :

  • d’utiliser l’assurance-vie pour transmettre des liquidités quasi exonérées aux enfants;
  • de céder progressivement des parts de la SCI via des donations de titres (qui bénéficient de l’abattement de 100 000 € par enfant tous les 15 ans), tout en conservant le contrôle de la gestion via la gérance;
  • et de calibrer les flux de dividendes de la SCI pour compléter les revenus du conjoint survivant.

Cette approche combinée permet d’optimiser la fiscalité, de sécuriser les capitaux, et de préserver la transmission de l’immobilier familial dans de bonnes conditions.

Importance d’anticiper tôt

Une succession bien préparée se construit dans la durée. Plus on anticipe tôt, plus les outils disponibles sont efficaces. Verser sur une assurance-vie avant 70 ans maximise les abattements, et effectuer des donations régulières permet de profiter plusieurs fois des exonérations fiscales grâce au délai de 15 ans.

Exemple pratique : une personne de 55 ans qui commence à transmettre par donations et assurance-vie peut, en 30 ans, profiter trois fois des abattements légaux. À l’inverse, attendre 75 ans réduit considérablement les marges de manœuvre fiscales et patrimoniales.

L’assurance-vie : un outil incontournable de la succession patrimoniale

L’assurance-vie, outil d’épargne mais aussi de transmission

L’assurance-vie est souvent perçue comme un placement financier destiné à épargner ou à préparer sa retraite. Pourtant, elle joue également un rôle majeur dans la transmission du patrimoine

Grâce à ses avantages fiscaux (abattements de 152 500 € avant 70 ans, exonération totale pour le conjoint ou partenaire de PACS), elle permet de transmettre des sommes importantes à moindre coût. De plus, la transmission est rapide, car les capitaux sont versés directement aux bénéficiaires, sans passer par la succession.

Exemple pratique : un assuré possédant 300 000 € place 200 000 € en assurance-vie avant 70 ans et désigne ses deux enfants. Chacun reçoit 100 000 €, totalement exonérés grâce à l’abattement. Les 100 000 € restants sont placés ailleurs (par ex. immobilier), qui seront transmis via la succession classique. L’assurance-vie permet ainsi de combiner épargne et optimisation successorale.

Nécessité d’adapter sa clause et sa stratégie régulièrement

La clause bénéficiaire n’est pas figée : elle doit être mise à jour régulièrement pour rester alignée avec la situation familiale. Mariage, divorce, naissance d’un enfant, décès d’un bénéficiaire… autant d’événements qui nécessitent de réviser sa stratégie. Une clause non actualisée peut provoquer des situations injustes, voire contraires à la volonté de l’assuré.

Exemple pratique : un assuré divorce et se remarie sans modifier sa clause bénéficiaire. Au décès, son ex-conjoint perçoit le capital, au détriment du nouveau conjoint ou des enfants issus du second mariage. À l’inverse, une clause actualisée (« 50 % pour Claire Dubois, née le 15/04/1985 à Paris ; 50 % pour Julien Dubois, né le 20/07/2010 à Lyon ») assure une répartition claire et conforme à ses intentions.

Les questions fréquentes

L’assurance-vie entre-t-elle dans la succession ?

En principe, non : les capitaux issus d’un contrat d’assurance-vie sont transmis hors succession, directement aux bénéficiaires désignés dans la clause bénéficiaire. Cela signifie qu’ils ne sont pas soumis aux règles de partage de l’héritage entre héritiers réservataires (enfants, conjoint). Cette spécificité en fait un outil très puissant pour organiser une transmission personnalisée.

Cependant, il existe une limite : si les versements sont jugés manifestement exagérés par rapport au patrimoine global du souscripteur, les héritiers peuvent contester et demander à ce qu’ils soient réintégrés dans la succession.

Quelle fiscalité s’applique à l’assurance-vie en cas de décès ?

La fiscalité dépend de l’âge auquel les primes ont été versées :

  • Avant 70 ans : chaque bénéficiaire profite d’un abattement de 152 500 €. Au-delà, une taxation spécifique s’applique (20 % puis 31,25 %).
  • Après 70 ans : les bénéficiaires partagent un abattement global de 30 500 €. Le surplus est réintégré dans la succession et imposé selon le barème classique, tandis que les produits (intérêts et plus-values) restent exonérés.

Conjoint et PACS : exonération totale, sans aucune fiscalité.

Comment bien rédiger la clause bénéficiaire d’un contrat d’assurance-vie ?

La clause bénéficiaire est essentielle car c’est elle qui détermine qui recevra le capital en cas de décès. Pour éviter toute ambiguïté, il est recommandé de mentionner l’identité complète des bénéficiaires (nom, prénom, date et lieu de naissance) plutôt que d’utiliser des termes flous comme « mes enfants » ou « mon conjoint ».

Il est également conseillé de mettre à jour régulièrement cette clause (mariage, divorce, naissance, décès d’un proche…) afin qu’elle reste conforme à vos intentions. Une clause mal rédigée ou obsolète peut entraîner des litiges, voire transmettre le capital à une personne que vous ne souhaitiez plus gratifier.

Parlons de votre projet d’investissement

Nos conseillers sont là pour vous accompagner.

Rencontrer un conseiller
Immeuble Haussmannien LouveZone de bureaux LouveVilla LouveBureaux Louve